Jausiers - Cesana (suite)

Mais, au sortir de la forêt de résineux, la Casse Déserte se découvre à nos yeux. Paysage irréel et grandiose. Tout est minéral. Quelles sensations ! On en a des frissons (mais peut-être est-ce le froid qui nous prend après la chaleur de la montée ?) Légère petite descente puis les deux derniers kilomètres de l'ascension. Au bord de la route, on remarque des affiches annonçant une course de rollers et de skate dans la descente de l'Izoard pour le week-end. Ça va, il y a plus félé que nous ! Descente agréable jusqu'à Briançon. On se fait doubler par une fille dans une partie remontant légèrement : elle pédale avec tout son corps, on dirait qu'elle danse sur son vélo. Je comprends enfin véritablement l'expression « pédaler en danseuse ». On a ensuite la désagréable impression de faire tout le tour de la ville de Briançon pour rejoindre la route du col du Montgenèvre, mais peut-être n'y avait-il pas d'autres chemins ? On passe à côté de la Ville Haute fortifiée par Vauban et c'est parti pour le troisième col de la journée. Nous ne le savons pas encore mais ce sera celui de trop ! Les pourcentages ne sont pas excessifs mais nous souffrons, nous sommes fatigués, fatigués de l'étape de la veille, fatigués du col de Vars, fatigués de l'Izoard. De plus, ce col n'est pas très beau, donc on « débranche » tout et on avance. On arrive enfin au sommet. Il est près de 18h00. On a passé la journée entière sur le vélo, comme hier. Nous sommes maintenant en Italie. Une descente rapide, empruntant des tunnels et des paravalanches nous mène tout droit à Cesana Torinese, petite ville au pied du Mont Chaberton (3136 mètres). Ambiance typiquement italienne et montagnarde. La seule rue piétonne grouille de monde. Après avoir demandé à un vieux monsieur, nous trouvons notre hôtel, un bâtiment en bois tout neuf (certainement construit en prévision des Jeux Olympiques de Turin 2006). Lessive de quelques vêtements (les mouches commencent à nous suivre d'un peu trop près dans les cols !) puis séchage de ceux-ci au sèche-cheveux. Douche, massage puis départ pour le centre-ville à la recherche de la pitance du soir et du lendemain. Après quelques courses, nous tombons sur une polenteria dans laquelle nous dégustons, nous savourons, une polenta au bleu et aux noix qui restera comme LE souvenir culinaire de notre voyage. Gens de plus très sympas. Un petit tour à pied pour digérer, repérage de la route à prendre pour le lendemain matin et retour à l'hôtel pour une nuit que l'on espère réparatrice. Nous nous endormons en rêvant à la journée du lendemain : LA journée qui doit être le morceau de choix de notre voyage.

 

Etape suivante.