30 Octobre. 5h30.
Le temps prévu pour la journée est catastrophique : de la pluie toute la journée et même des orages en fin d'après-midi. Toute la journée de la veille, je me suis demandé si j'allais partir ou non. Je me lève donc à 5h30 et me dirige vers la terrasse et là... surprise : on voit les étoiles !
Un petit-déjeuner plus tard et le ciel s'est couvert. Bon, je me dis qu'il n'y a pas une minute à perdre : plus tôt je serai parti moins je serai mouillé.

Je quitte donc la maison à 7h30. Il ne fait pas froid mais le ciel est complétement bouché.
Tout de suite, il s'agit de retrouver de bonnes sensations, retrouver le bon rythme - celui qui permet de durer -, se vider la tête. Tout cela n'est question que de quelques kilomètres.  Je passe Tourrettes sur Loup, Vence,  Gattières et Carros. Je suis maintenant dans les colllines derrière Nice. La journée des montagnes russes peut donc commencer : la première ascension me porte à Colomars puis Aspremont : un homme en train de jeter des bouteilles en verre dans les poubelles idoines me fait un grand geste en me saluant comme si on se connaissait. Je réponds en me disant que le vélo modifie le rapport que l'on peut avoir avec les gens. Cela sera confirmé quelques minutes plus tard lorsque, juste avant Aspremont, je laisserai le passage à un bus dans une épingle. Le chauffeur me gratifiera d'un très large sourire de remerciement. C'est bon, là je suis parti pour de bon !

Après Aspremont, une longue descente me mène à Tourrettes-Levens. Il s'agit maintenant de remonter sur Châteauneuf-Villevieille par celui qui se fait appeler pompeusement "le col". Arrêt photo au sommet et descente très sinueuse sur Contes. Le ciel est toujours aussi bouché mais pas une seule goutte de pluis n'a encore daigné me tomber dessus.
Nouvelle ascension. Celle-ci me mènera jusqu'à Berre-les-Alpes. Rien que le nom est rempli de promesses ! Nouvelle descente vers L'Escarène où je m'arrête pour pique-niquer.

Reste maintenant le gros morceau de la journée : le col de Braus avec ses 10 kilomètres d'ascension, ses enchaînements de lacets réputés et, surtout, ces deux passages à 15% qu'il faudra bien franchir.

Atteindre Touët-de-l'Escarène se fait par une pente très douce qui permet de se mettre en condition. Les choses sérieuses peuvent maintenant commencer. Je mets plus petit et les lacets s'enchaînent : chaque centaine de mètres gravie fait découvrir de nouvelles vues, fait ressentir de nouvelles émotions... Finalement, le sommet à 1002 mètres se profile à l'horizon. Le décor qui s'ouvre à mes yeux est alors d'une toute autre nature. Je suis à la montagne, la vraie ! Avec ses sommets enneigées, sa végétation typique, son air plus vif. Je m'habille chaudement car il ne reste plus qu'à se laisser filer en direction de Sospel, terme de cette étape. Je retouve Sébastien qui  a eu la gentillesse de m'héberger ce soir-là.

Ce sera douche et visite de Sospel le long de la Bévéra (la rivière traversant Sospel tirerait son nom de "habitat des castors").

Finalement, l'étape s'est faite au sec. 109 kilomètres et 2100 mètres de dénivelé tout de même. Par contre, je m'endors plein de questions dans la tête : le temps est annoncé très mauvais et les crêtes que j'avais prévu d'emprunter sont complètement enneigées... Il faudra certainement s'adapter.

 

Alors : neige ou pas neige ?