Serres. Hôtel du Nord. Dans mon sommeil, je dresse quelquefois l'oreille au passage de camions ou de voitures dans la rue pour entendre l'éventuel bruit caractéristique des pneus sur une route mouillée.

5h00. La route semble toujours sèche. Et si la météo s'était trompée ?

Malheureusement, le réveil à 7h30 me ramène aux dures réalités du moment : il pleut ... et l'ouverture de la fenêtre m'assurera que la journée sera froide.

Aujourd'hui 120 kilomètres pour atteindre Grenoble. La vallée du Buëch à remonter, le col de Lus la Croix Haute à "escalader", des montagnes russes jusqu'au col de Jau et la descente sur Grenoble.

Enfin, je dis Grenoble ... c'est à Fontaine que je vais exactement chez Nico qui me propose de dormir chez lui.

Le petit-déjeuner avalé, je me prépare et quitte donc Serres vers 8h45. Le temps est pourri : froid et pluie ... et quelques bourrasques de vent désagréables.

J'essaie de ne pas trop penser à la route et aux conditions météorologiques. Penser aux ami-e-s que j'ai laissé-e-s, à celles et ceux que je vais retrouver ce soir et les jours suivants.

Penser au "plaisir" de circuler en vélo.

Une bonne nouvelle quand même, plus je monte et moins il pleut : seul un pernicieux crachin m'enveloppe mais le brouillard est dense et le froid plus vif. Une borne indique l'altutide de 1002 m. Je suis monté sans m'en rendre compte. J'utilise mon compteur pour consulter la température : 1°C. Brrrrrrr !!!! Il décide alors de s'éteindre définitivement, piles mortes.

Après le sommet du col, la descente s'effectue dans des conditions terribles : il fait très froid et la pluie est intense. Elle ne me quittera plus jusqu'à Grenoble. Je suis gelé. Des voitures me font des appels de phares. Certains conducteurs bien au chaud doivent penser que je suis fou ou que je suis ... puni.

Pas de photos, j'en ai marre de m'arrêter. De toute façon, il n'y a rien à voir. Je roule, je roule, je roule, j'ai froid, j'ai froid, j'ai froid. Je ne mange pas non plus, juste des barres de céréales. Trop froid, trop mouillé !!!

J'arrive dans Grenoble, je me perds un peu pour rejoindre Fontaine.

Bon, des 3 personnes qui habitent l'appartement, aucune n'est là pour l'instant. J'apprendrai plus tard que Carole devait revenir en fin d'aprèm mais le lendemain matin, elle n'était toujours pas là ; Maco est à Paris pour faire un spectacle de marionnettes (les deux font partie du groupe Ze Revengers que je vous invite à écouter) et Nico est en train de faire de la sérigraphie au 102, squat historique de Grenoble.

J'attends dans le hall de l'immeuble et finalement c'est avec une joie immense que je vois arriver Nico sur son superbe vélo vert.

Je fais la connaissance d'Igor, le chat de la maison. Il choisira d'ailleurs de me réveiller à 4h00 pour dormir près de moi !!!

On passe la soirée à discuter de choses et d'autres à manger du pâté végétal qu'il me reste, du riz basmati et des oignons grillés. Délicieux !

Nico me montre les affiches sérigraphiées sur lesquelles il a travaillé ; il me parle également du projet de jeu de cartes Cuvetta présentant (en les attaquant) les vies politico-économico scientifiques de Grenoble (la capitale des nano - euh... necro - technologies).

Dodo à 0h30.

Le temps annoncé demain doit être pire ...