Je me lève de bonne heure. En ouvrant la fenêtre, j’aperçois le ciel bleu. Super ! Je vais prendre mon petit-déjeuner. J’explique mon trajet aux propriétaires de l’hôtel. Ils semblent incrédules, mais j’ai l’habitude !

Je quitte donc Figeac, étape du jour : Le Massegros. Toute l’étape se passera donc dans le département de la Lozère.
Après 7 km, je fais un premier crochet pour aller jusqu’à Capdenac Village, charmant petit endroit encore préservé. Je retrouve ensuite la vallée de Lot et une enseigne « magasin bio » attire mon attention à Bouillac. Quand j’y pénètre, la commerçante est en train de parler … vélo avec un client. Tiens, tiens ! ! Je choisis mon repas de midi et m’approche pour payer. La discussion dérive tout de suite sur les raids à vélo car j’ai à faire à une spécialiste : un mois en Irlande (et enceinte), Chartres – Montauroux, … car, en plus, elle a habité longtemps à un dizaine de kilomètres de chez moi. Comme quoi le monde est bien petit ! Elle me dit s’être mise à la marche à pied, bien moins dangereuse que le vélo à cause des voitures. Je pense, qu’au contraire, on ne doit pas « abandonner le terrain » aux engins motorisés mais qu’on se doit d’être les plus visibles possibles. Je repars (avec une barre de céréales bio en cadeau, merci encore), ravi de cette rencontre et je me félicite de m’être arrêté ici. Je suis toujours le Lot en rencontre de très nombreux randonneurs à pied. J’apprendrai plus tard que je suis sur un des chemins menant à Saint-Jacques de Compostelle. Ceci explique cela !

Vers Grand Vabre, je bifurque à droite dans la vallée du Dourdou. Je m’écarte encore de la route pour aller admirer le village de Conques (halte historique justement sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle). L’ensemble architectural est grandiose, mais il y a vraiment trop de touristes à mon goût. Deux photos et hop !, je repars. A ce moment, je suis rattrapé par un coursier à qui je demande confirmation de ma route (en effet, les nouvelles cartes Michelin sont catastrophiques : quasiment plus de dénivelés indiqués, routes absentes,… C’est à se demander si elles ne sont pas des publicités pour les GPS. Quelles étaient bien celles au 1/200 000e !)

Confirmation donnée, il m’invite à prendre sa roue ce que j’accepte. Il ira même jusqu’à faire un détour pour m’accompagner plus longtemps. Sympa ! Voici Nauviale ! Il fait demi-tour et moi, je tourne à gauche direction Villecomtal et Estaing. Bien content quand même de me retrouver seul, je vais pouvoir rouler à MON rythme. Je m’inquiète un peu de la couleur du ciel, devenu d’un blanc laiteux uniforme de bien mauvais augure. Effectivement, juste avant Estaing, les premières gouttes me tombent dessus. Et je repense aux deux chats noirs de la veille…

Arrêt imperméable à Estaing et départ.

Je n’ai pas mangé, je suis anxieux : comment vais-je accepter de passer la journée sous la pluie ?
J’ai récupéré la vallée du Lot et atteint Saint-Côme d’Olt. Je dois rater la route prévue et vais à Saint Geniez d’Olt par une route de montagnes russes passant par le barrage de Castelnau. Il pleut de plus en plus, j’ai froid, je suis trempé. Ce n’est pas fun du tout.
A Saint-Geniez d’Olt, j’aperçois un rassemblement de Harley-Davidson. Ca va, je ne suis pas le seul à subir les éléments (eh oui ! On se console comme on peut !) Je me dirige maintenant vers Sévérac-le-Château. Le temps est horrible. Les voitures qui me croisent me font des appels de phares, les motards me saluent. Tous doivent bien se demander quel est ce fou qui continue à rouler sous ces trombes d’eau. (Je me pose d’ailleurs aussi la question !) Une dernière descente rapide sur Sévérac achève d’anéantir les dernières velléités d’arriver à l’étape prévue ce matin. Je tremble sur le vélo, je suis trempé. Je m’arrête dans le premier hôtel venu. Vite, une douche bien chaude ! Un énorme point positif pour cette journée : mes sacoches étanches sont bien… étanches. Comme souvent, le soleil revient très rapidement, j’aurais peut-être dû être plus patient. Tans pis, il faudra faire plus long demain. Après m’être bien réchauffé, je fais le tour de Sévérac-le-Château, charmante bourgade médiévale surmontée par … un château.
Ce soir, ce sera pizza et gros dodo. C’est fou comme la pluie fatigue et use !

 

Etape suivante.