Mardi 8 Juillet : Saint Gervais - Le Châtel (au-dessus de Saint Jean de Maurienne) (114 km)

 

Au réveil, je discute avec le gérant qui me parle du tour de France qu'il a fait avec plusieurs de ses fils en ... skis à roulettes ! Cette petite discussion me permet surtout de ne pas me focaliser sur les trombes d'eau qui inondent le paysage. Le temps est pourri et, selon les prévisions, va le rester toute la journée. Je l'ai déjà dit et constaté mais autant prendre la pluie en cours de route ne me dérange pas trop autant se jeter de bon matin sous l'averse est un moment dont je me passerais bien !

Et en plus, il fait froid ! J'ai donc enfilé tout ce que j'ai emmené, les sacoches seront plus légères. Deux motards espagnols me doublent, klaxonnent et lèvent le pouce. Je ne suis pas sûr que ce soit juste de courage dont il faut faire preuve dans ce genre de situation ... Les gorges de l'Arly. La rivière, noire, coule à gros bouillon. Je rerouve maintenant la route Ugine-Albertville prise à l'aller. "Je m’arrête à Albertville, prends un thé, achète des films pour mon appareil et fais replacer un écrou sur mon porte-bagage".

Pour ma part, je ne prends qu'un café dans cette ville et attends la fin du déluge ou tout du moins l'accalmie.

Il bruine jusqu'à Aiton ... Je m'engage maintenant dans la vallée de la Maurienne. Il pleut moins et le mercure a daigné dépasser les 13°C. Il est temps d'enlever quelques couches, ce que je fais au pied du panneau indiquant l'ouverture des cols. C'est bon, le Galibier est toujours ouvert !

Je roule encore un peu et arrive à Aiguebelle où je pique-nique sur la parking du magasin Carrefour. Pas envie de chercher ! Je prends en photo un automobiliste prenant de l'essence. Que comprendra quelqu'un à la vue de cette photographie dans 79 ans ? Rien sûrement ...

 

Je repars. J'aimerais, comme Aimé, prendre la roue d'un camion pour en finir plus vite tellement cette route est déprimante, surtout sous ce ciel déprimant à force d'être bouché.

"Je repars à 17 h et suis à St Jean de Maurienne à 19h15 après avoir suivi pendant 35 kilomètres le sillage d'un camion sans cela je ne pouvais compter arriver avant la nuit." 

J'essaie bien mais les seuls semi-remorques qui me doublent me frôlent à 90 km/h dans des gerbes d'eau ...

Il ne me reste plus maintenant qu'à rejoindre mes hôtes du jour, Chiara et Rémi, qui habitent Le Châtel, sur les hauteurs de St Jean de Maurienne. Pour cela, j'emprunte les lacets de Montvernier. Le TOP !!! Dix-huit lacets empilés les uns sur les autres pour monter 400 mètres plus haut. Il sont d'ailleurs tellement bien empilés que, juste avant mon passage, une voiture est allée tout droit dans l'un d'eux et s'est retrouvée avec ses occupants une dizaine de mètres plus bas !

J'arrive enfin au Châtel où je passe une très agréable soirée.